lundi 23 décembre 2013

Le tavy

La principale menace qui pèse sur les forêts malgaches est la pratique du « tavy ». «La culture itinérante sur brûlis» ou tavy est la forme de gestion de terre la plus utilisée dans les zones forestières intertropicales. C'est un système plus adapté dans ces régions à cause de la faible pression démographique et du libre accès aux terres. Cette pratique nourrit entre 250 et 500 millions de personnes dans le monde. Pour les zones forestières intertropicales, elle concerne environ 30% des terres exploitables.
Le tavy consiste à convertir des espaces forestiers primaires ou secondaires en terres ou parcelles de cultures de subsistance comme le riz pluvial, le maïs, le manioc, la banane.
Cette conversion passe par 3 principales phases avant la mise en culture des terres : l'abattage, le séchage et le brûlage.
L'agriculture sur brûlis est souvent associée à l'abattage et aux incendies, conduisant à la destruction des forêts primaires, mais la plupart des cultures sur brûlis se font aujourd'hui dans les forêts secondaires. Il peut être «pionnier» lorsque l'abattage concerne les forêts primaires, avec retour à la friche après épuisement des sols ou «cyclique» lorsque ce sont les forêts secondaires qui sont abattues et remaniées, avec jachère en rotation. Un tavy s'étend généralement sur une étendue de 0.5 à 4 ha (avec une moyenne de 1 ha). L'abattage commence au mois de Juillet et la mise à feu en Septembre.

Cette coutume ancestrale est encore très répandue à Madagascar parmi les paysans. Le faible coût de main-d'œuvre, la faible fertilité du sol des rizicultures, et la réduction de la taille des parcelles transmises (à cause de l'accroissement de la population) entraîne les paysans à chercher de nouvelles terres cultivables dans les forêts. Le tavy est un moyen ambivalent d'appropriation et de sécurisation de nouvelles terres.

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mardi 15 octobre 2013

La coévolution : se reproduire à tout prix

Pour assurer leur pollinisation, les orchidées utilisent de multiples stratégies pour attirer l'insecte pollinisateur. Le souimanga, oiseau malgache, pollinise des orchidées du genre Satyrium en venant se nourrir du nectar produit par la fleur.
Stanhopea graveolens émet une forte odeur attirant des moucherons dont la présence suscite l'appétit des araignées, elles-mêmes capturées par le colibri pollinisateur. Les fourmis attirées par un nectar secrété par l'orchidée lui apportent une protection contre les insectes et autres prédateurs.
Les racines entremêlées des Gongora et le pseudo bulbe creux de Myrmecophyla tibicinis servent de nid à des fourmis. Dans cette relation à bénéfice réciproque, l'orchidée propose le gîte et le couvert aux fourmis qui réalisent la protection et la pollinisation de leur plante-hôte.

La coévolution décrit les transformations qui se produisent au cours de l’évolution entre deux espèces à la suite de leurs influences réciproques. Le phénomène de coévolution est souvent observé dans les relations entre les parasites et leurs hôtes, il s'agit de coévolution compétitive, mais il existe aussi de nombreux cas de coévolution coopérative, par exemple dans les cas d'interactions durables évoluant éventuellement vers la symbiose entre deux espèces.

Les processus coévolutifs ont été modélisés par Leigh Van Valen sous le nom de "théorie de la Reine Rouge" pour insister sur le fait que les interactions entre organismes conduisent à des courses évolutives permanentes.

Stanhopea graveolens

mercredi 9 octobre 2013

La biodiversité de Madagascar

L'isolement et les climats extrêmement variés de l’île ont donné naissance à une faune et une flore extrêmement variées. Cette biodiversité est aussi caractérisé par sa fragilité, en raison du caractère insulaire de l'évolution des ces espèces, la concurrence avec les espèces invasives est souvent favorable à ces dernières.

Les lémuriens sont endémiques à l'île depuis qu'ils y ont débarqués en provenance de l'Afrique il y a probablement 25 millions d'années. Aujourd'hui, on recense une quarantaine d'espèces. Le reste des mammifères compte une quinzaine d'espèces dont peu de prédateurs (5 espèces de petites tailles).
Madagascar abrite aussi environ 300 espèces de reptiles dont la grande majorité sont endémiques (citons la famille des caméléons répartie en trois genre sur une grande partie de l'île), 300 espèces d'amphibiens endémiques ne comptant que des grenouilles, 258 espèces d'oiseaux dont 115 sont endémiques.
Les insectes sont aussi présents en grand nombre, des centaines d'espèces sont encore à décrire.

La flore est très riche regroupant environ 12 000 espèces recensées en 180 familles. Sur 170 espèces de palmier, 165 ne sont présentes que sur l'île (par comparaison, L'Afrique ne possède qu'une soixantaine d'espèces de palmier), dont le fameux Ravenala madagascariensis, l'emblème du pays. Le Raphia revêt aussi une importance particulière pour la population : ses feuilles sont utilisées pour la construction, notamment les toits des maisons traditionnelles, et la production d'alcool de palme. Les fibres de raphia sont extrêmement solides et servent aussi à la confection, confection de paniers, chapeaux et même de meubles.
Sur les huit espèces de baobab existant au monde, six sont endémiques dont la plupart poussent sur la côte Ouest de l'île. La Famille des Orchidacées est présente à hauteur d'environ 1000 espèces dont 8 % sont endémiques, comme le genre Cymbidiella.
La famille des Apocynacées, avec la pervenche de Madagascar, Catharanthus roseus, a elle aussi une importance économique depuis qu'elle intéresse les laboratoires pharmaceutiques. On en extrait environ 90 alcaloïdes dont la vincristine et la vinblastine qui permettent le traitement des leucémies avec des résultats formidables sur les leucémies infantiles. Malheureusement, comme souvent, les laboratoires pharmaceutiques ne rétribuent pas l'état et les populations locales à hauteur des bénéfices réalisés.

Pour conclure sur l'endémisme malgache, citons un des écosystèmes particulier à l'île, les forêts épineuses de Didieracées. Ces forêts se trouvent à la pointe sud, et sont constituées d'espèces endémiques dont la plupart appartiennent à la famille des Didieracées, la majeure partie étant des Alluaudia procera.
Ces plantes se présentent sous la forme de troncs dressés d'une hauteur de 10 à 15 mètres, peut ramifiés couvert d'épines et de petites feuilles vertes durant la saison des pluies. D'autres plantes de plus petites tailles comme les Pachypodium et des Herbacées, plusieurs espèces de lémuriens dont les sifaka viennent compléter cet écosystème aussi bizarre que menacé.

Forêts épineuses de Didieracées

mercredi 12 juin 2013

L'arbre du voyageur

Originaire de Madagascar, l'arbre du voyageur, Ravenala madagascariensis, fait partie de la famille des Strelitziacées. Ravinala est le nom malgache de l'arbre. Son nom vernaculaire dans les langues occidentales viendrait du fait que l'eau conservée dans la gaine foliaire à la base de ses feuilles permet au voyageur de se désaltérer (malgré les insectes et les feuilles mortes s'y trouvant...). Un coup de machette sur la base du tronc fait couler une sève particulièrement liquide dont le gout est proche de l'eau. Il est possible de récupérer un litre par coup de machette après la saison des pluies, quand l'arbre est gorgé d'eau.

Ce n'est pas un arbre, mais une plante herbacée au stipe lacunaire, ce qui le fait parfois ressembler à un palmier. De par sa forme et sa taille, il se repère de loin. Adulte, le stipe mesure environ dix mètres de hauteur, ce qui porte sa hauteur totale à environ 20 m. Ses vastes feuilles sont disposées en éventail, dans un même plan. Leur base en forme de coupe retient l'eau de pluie dans laquelle de nombreux moustiques viennent pondre. A Madagascar, ces réservoirs d'eau hébergent des espèces très originales qui sont inféodées à ce microhabitat (batraciens, coléoptères et moustiques). Lorsqu'il fleurit, il produit de grandes fleurs blanches, à 3 sépales, 3 pétales et 6 étamines, dans des spathes de 15-20 cm. À Madagascar, la floraison commence en septembre. La pollinisation est assurée par les chauve-souris et les lémuriens.

Sur la côte Est de Madagascar, ses différentes parties sont utilisées comme matériaux pour la construction des cases végétales traditionnelles, fraîches et fonctionnelles. Les pétioles fendus, appelés falafa, servent à confectionner des panneaux muraux. Les feuilles une fois séchées, appelées raty, sont utilisées pour la réalisation des couvertures et enfin du tronc, on tire des planches souples, appelées rapaka, avec lesquelles on fabrique le plancher.

Ravenala madagascariensis

mardi 12 février 2013

Le sphinx et l’orchidée : l'évolution prédictible


La coévolution existe dans les systèmes mutualistes, où chacun exploite l'autre. L'illustration la plus belle est celle des orchidées de Madagascar et de leurs papillons pollinisateurs. Les premières ont des tubes nectarifères de 30 cm de longueur et les seconds ont des trompes de 25 cm. L'allongement démesuré des nectaires et des trompes au cours de l'évolution est le produit de la coévolution de la longueur des nectaires des orchidées de Madagascar et des trompes des papillons pollinisateurs.

L'étoile de Madagascar (Angraecum sesquipedale) est une orchidée endémique de Madagascar, une épiphyte qui vit de l’humidité ambiante et se fixe sur un support avec très peu de substrat (arbres, rocher…). Sa couleur blanche permet d’attirer les papillons de nuit et principalement le papillon sphinx Xanthopan Morgani ‘Predicta’.

Découverte au siècle dernier, l'étoile de Madagascar  a longtemps excité l'imagination des botanistes qui s'interrogeaient sur l'incroyable éperon, long de 25 cm, qui pend sous le labelle et ne contient du nectar sucré qu'à son extrémité. La longueur du nectaire laissait présager l’existence d’un papillon possédant une trompe de la même taille. C’est la prédiction que fit Charles Darwin quand on lui présenta, en 1862, l’étoile de Madagascar, prédiction qui engendra le scepticisme chez beaucoup de scientifiques de son époque.
En 1903 la sous-espèce Xanthopan Morgani Praedicta fut décrite par Lionel Walter Rothschild (1868-1937) et Karl Jordan (1861-1959). Au repos, la trompe de ce papillon est enroulée 20 fois sur elle-même.Il fut tout naturellement appelé Predicta en hommage à Darwin qui avait prédit son existence.

dimanche 12 août 2012

Le romazava

Plat traditionnel malgache à base de viande de bœuf et de brèdes mafana.

Pour 4 personnes :
15 ml d'huile végétale
1 kg de cubes de bœuf à ragoût (préférablement dans le jarret)
1 gousse d’ail haché
1 petit oignon émincé
3 à 4 lamelles fines de gingembre frais
1 tomate fraîche concassée
sel et poivre
500 g de brèdes mafana : feuilles de plantes vertes que l’on trouve dans certaines boutiques exotiques. Vous pouvez les remplacer par du cresson, fanes de radis, épinards en branches.

Dans un fait-tout, faites chauffer l’huile à feu vif, et faites-y revenir la viande coupée en cubes.
Ajoutez l’ail hachée, l’oignon émincé, le gingembre, puis la tomate concassée.
Salez et poivrez selon votre goût et recouvrez les cubes de viandes dans l’eau.
Faites bouillir un dizaine de minutes en écumant souvent, puis baissez le feu. Placez un couvercle et laissez mijoter de 3/4 d’heure à une heure.
Ajoutez les brèdes mafana que vous avez préalablement lavé et laissez cuire encore 20 à 25 minutes.

Servir avec du riz blanc. Le romazava, dont le goût spécifique est donné par les feuilles s'accompagne de piments et d'un rougail.


jeudi 10 mai 2012

The fragrance of ylang-ylang

The fragrance of ylang-ylang is rich and deep with notes of rubber and custard, and bright with hints of jasmine and neroli. The essential oil of the flower is obtained through steam distillation of the flowers and separated into different grades according to when the distillates are obtained. The main aromatic components of ylang-ylang oil are benzyl acetate, linalool, p-cresyl methyl ether, and methyl benzoate, responsible for its characteristic odor.

The essential oil of ylang-ylang is used in aromatherapy. It is believed to relieve high blood pressure, normalize sebum secretion for skin problems, and is considered to be an aphrodisiac.



mardi 7 février 2012

Bourbon vanilla , Nossy be

In the fifteenth century, Aztecs invading from the central highlands of Mexico conquered the Totonacs, and soon developed a taste for the vanilla pods. They named the fruit "tlilxochitl", or "black flower", after the matured fruit, which shrivels and turns black shortly after it is picked. Subjugated by the Aztecs, the Totonacs paid tribute by sending vanilla fruit to the Aztec capital, Tenochtitlan.

Until the mid-19th century, Mexico was the chief producer of vanilla. In 1819, however, French entrepreneurs shipped vanilla fruits to the islands of Réunion and Mauritius in hopes of producing vanilla there. After Edmond Albius discovered how to pollinate the flowers quickly by hand, the pods began to thrive. Soon, the tropical orchids were sent from Réunion Island to the Comoros Islands and Madagascar, along with instructions for pollinating them.

The majority of the world's vanilla is the V. planifolia variety, more commonly known as Bourbon vanilla (after the former name of Réunion, Île Bourbon) or Madagascar vanilla, which is produced in Madagascar and neighboring islands in the southwestern Indian Ocean, and in Indonesia.

Good vanilla will only come from good vines and through careful production methods. Commercial vanilla production can be performed under open field and "greenhouse" operations. Both production systems share the following similarities:

  • Plant height and number of years before producing the first grains.
  • Shade necessities.
  • Amount of organic matter needed.
  • A tree or frame to grow around (Bamboo, coconut or Erythrina lanceolata).
  • Labor intensity (pollination and harvest activities).


mercredi 28 décembre 2011

Recette du foie gras parfumé à la vanille

1 foie frais de canard de 600 g
2 bâtons de vanille
sel, 15 g au kilo.
poivre, 5 g au kilo
1 terrine en terre ou porcelaine

Enlevez les nerfs des deux lobes. Séparez-les en deux. Découpez-les en tranches dans le sens de la longueur. Salez et poivrez de tous les côtés. Filmez et mettez au frais quelques heures.
Fendez les gousses de vanille en deux, avec la pointe d'un couteau prélevez les fines graines et étalez-les sur toute la partie intérieure des tranches de foie.
Mettez une première tranche dans le fond de la terrine, puis étalez les autres dessus.
Il faut bien tasser, il ne doit pas rester d'espaces vides entre les tranches et les bords. Au besoin, comblez-les avec des petits morceaux.
Mettez au four dans un bain-marie, à 200°C pendant 45mn (pour un foie de 1kg).
Après cuisson, laissez refroidir, n'enlevez pas le couvercle de la terrine, enveloppez d'un torchon et mettez au réfrigérateur.

Dégustez le foie après 4 ou 5 jours (il sera meilleur).



samedi 2 octobre 2010

Panther Chameleons

Male Panther Chameleons can grow up to 20 inches (50 cm) in length, with a typical length of around 17 inches (45 cm). Females are generally much smaller, about half the size. Male Panther Chameleons are also much more vibrantly colored than the females. Coloration varies with location, and the different color patterns of Panther Chameleons are commonly referred to as 'locales', which are named after the geographical location in which they are found. Panther Chameleons from the areas of Nosy Be, Ankify and Ambanja are typically a vibrant blue, while those from Antsiranana and Sambava are red, green or orange. The areas of Maroantsetra and Tamatave yield primarily red specimens. There are numerous other color phases, and patterns differ between and within regions. Female Panther Chameleons generally remain tan and brown with hints of pink peach or bright orange, no matter what region they are from, but there are slight differences in patterns and colors among the different color phases.



vendredi 17 septembre 2010

Le Coua Huppé

Le Coua huppé fréquente les forêts primaires ainsi que les formations boisées secondaires. Cet oiseau se nourrit principalement d'insectes mais également de petits vertébrés, de mollusques, de baies et de divers fruits. Les immatures se distinguent des adultes par la zone périophtalmique très limitée, réduite à une trace bleu terne en arrière des yeux, par le bec de couleur chair, le menton, la gorge et la poitrine gris ainsi que les plumes des parties supérieures et des ailes marquées d'une tache apicale roussâtre.


jeudi 16 septembre 2010

Le rollier terrestre à courte queue

Un rollier terrestre à courte queue, endémique à Madagascar, très rare et extrêmement difficile à approcher au Parc National de Marojejy.


Nouvel An malgache (Alahamady-be) à Tananarive

Le nouvel An malgache (Alahamady-be) à Tananarive se déroule les 3 premiers jours du 1er mois lunaire. Le nouvel an malgache est tout particulièrement fêté sur les collines des hauts plateaux et notamment à Ambohimanga, la « colline bleue », où se trouve le palais du Roi.
L'alahamady-be a ses rites basés sur les 3 règles du pardon, de la purification du corps et celle de l’esprit. Il était autrefois couplé au « Fandroana » ou rite du Bain, symbolisant cette purification.

La vie traditionnelle malgache se base sur les astres et leurs rapports à la lune. Caractérisé par le Bain Royal et le culte des Ancêtres, depuis le règne de Ralambo (1575-1610), à travers tous les lieux sacrés du centre du pays, l'Alahamady-be est synonyme d'ablution et de purification. En cette période, amis et ennemis se serrent la main, fraternité et convivialité sont les maîtres mots, différends et autres rancunes sont jetés aux oubliettes…

Colline royale d'Ambohimanga : Entrée du palais des reines


Le Maki catta (Lemur catta)

Ce lémurien est l’un des mieux connus. Le Maki catta (Lemur catta) possède une vie sociale organisée et très hiérarchisée. Le maki catta vit en petits groupes, à Madagascar, sous la domination des femelles. C’est le plus terrestre des lémuriens, passant plus de la moitié de son temps à terre.

Pour cette espèce, le contact avec les semblables est essentiel. Les membres d'un groupe se toilettent mutuellement, portent beaucoup d'intérêt aux bébés de leurs congénères, se reposent ensemble durant les fortes chaleurs de midi et dorment dans les mêmes arbres la nuit.

Les lémuriens vivant en groupe sont également très territoriaux. Défendre ses terrains de nourrissage est en effet essentiel lorsque, comme eux, l'on côtoie des bandes voisines comptant de 15 à 30 individus; ces derniers auraient tôt fait de dépouiller de ses fruits un arbre laissé sans surveillance. Et quand on sait que certains n'en produisent que tous les deux ou trois ans, la perte peut être significative.

Chez le maki catta, les odeurs constituent des messages qui jouent un rôle prépondérant dans les relations sociales. On observe souvent l'animal en train de scarifier sur son passage les branches des arbres à l'aide de l'éperon corné qu'il porte sur avant-bras. Ce faisant, il dépose également les sécrétions odorantes de la glande associée. On ne sait précisément s'il s'agit d'un marquage territorial; toujours est-il qu'il intervient plus fréquemment en période de reproduction.

 C'est également durant cette période de reproduction, en avril, que l'on assiste aux combats entre mâles pour la possession des femelles fécondables. Deux prétendants se font face, la menace suprême consistant alors à frotter l'une contre l'autre les glandes odorantes situées sur le bras et l'avant-bras. Au summum de l'excitation, les protagonistes dressent leur queue enduite de sécrétions puis la dirigent vers l'adversaire en la secouant pour en projeter les effluves. Le vainqueur est celui qui parvient à imposer les siens.


Les baleines dans la baie d'Antongil

Aux environs de Juin, les premières arrivées après un périple de 5000 km sont les femelles allaitantes suivies de leur progéniture de l’année précédente. La période d’observation s’étend alors jusqu’en Septembre. Elle est d’autant plus spectaculaire que les baleines à bosse sont les plus douées dans l’art du saut ou « breaching ». Elles ont la particularité de pouvoir sortir entièrement de l’eau, la réception se faisant dans d’impressionnantes gerbes d’écume. Les baleines peuvent être vues dans les eaux de Nosy Be, Tuléar, Fort Dauphin ou Morondava, mais deux sites majeurs sortent du lot :

La baie d'Antongil qui est une importante zone de reproduction. La Wildlife Conservation Society y collabore avec les opérateurs locaux pour optimiser les initiatives de valorisation et de protection.

Sainte Maris, où l’observation commerciale ou Whale watching est bien structuré. L’Association CétaMada y proposent un encadrement scientifique des croisières aux baleines, avec explications sur le bateau et conférences le soir.


Les baobabs

L’arbre au tronc ventru et au bois mou gorgé d’eau (on l'appelle pour cela "arbre bouteille") a une allure caractéristique. Il est généralement très massif et peut atteindre 25 m de haut et plus de 12 m de diamètre avec une couronne de branches irrégulières et dépourvues de feuilles 9 mois sur 12. C’est une des explications à son appellation « l’arbre à l’envers » car il parait avoir été retourné tête en bas.

L’écorce est fibreuse, grise et lisse, quelquefois irrégulièrement tuberculée. Elle a la particularité de pouvoir se régénérer. Le bois est mou et spongieux. Le fruit (pain de singe) du Baobab se présente sous une forme oblongue d'environ 100 mm de diamètre et 200 mm de long. Il contient des graines enrobées d'une pulpe déshydratée.

Cet arbre de croissance lente est exceptionnellement longévif, on peut rencontrer des spécimens âgés de près de 2 000 ans.

L’allée des baobabs : située sur la route de Belo sur Tsiribihina, on y trouve la plus forte concentration de baobabs (Adansonia grandidieri) à Madagascar.


La maison Zafimaniry

Les Zafimaniry ou gens de la forêt sont considérés comme les architectes - sculpteurs de Madagascar. De taille relativement importante, la maison Zafimaniry est essentiellement réalisée en bois simple ou sculpté
Les Zafimaniry décorent tous les objets domestiques en bois à l'aide de gravures géométriques appelées sokitra. Volets, piliers, portes ainsi que les meubles n'échappent pas à cette tradition, offrant des architectures uniques, étonnantes et belles.
Les les maisons sont assez grandes, à pilier central et pièce unique, tout en bois : charpente aux assemblages complexes, couverte de bambou écrasé, avec une succession verticale de madriers et de planches encastrées pour les murs, et des portes et volets finement gravés.


Le riz

"Manasa hihinam-bary!" Le malgache ne vous invite pas à "déjeuner", mais à venir partager son riz. Une nuance de taille car elle traduit la place de cette denrée non seulement dans les habitudes alimentaires, mais dans la civilisation malgache elle-même.

Le riz commence son cycle de culture dans de petits carrés appelés "tanin-ketsa" où l'on sème le paddy. Dans les plaines, les parcelles sont entourées de diguettes en terre pour maintenir l'eau à un niveau constant. En pays Betsileo par contre, on reste confondu devant le spectacle pharaonique des rizières en gradins investissant le flanc des collines les plus escarpées, plantées en courbes épousant la configuration du terrain.

Ce sont les zébus qui, excités par les enfants, piétinent la boue et la ramollissent. La rizière est alors prête à recevoir les jeunes plants de riz. Cette étape d'ensemencement est appelée revorevo par les malgaches. Le travail est dur, et minutieusement réparti entre les hommes, les femmes, et les zébus.

Puis vient le moment du repiquage, travail exclusivement féminin qui mobilise une importante main d'oeuvre. Le choix du jour est fixé par les oracles, après consultation des astres et une prière permet de souhaiter et d'espérer une récolte abondante, protégée des cyclones et autres intempéries qui ravagent Madagascar de temps à autre.

La récolte se fait à l'aide d'une petite faucille. Les gerbes sont vigoureusement frappées sur une surface dure pour dégager le paddy (riz non décortiqué) lequel, une fois séché sur de longues nattes en raphia, sera confié aux mortiers et aux pilons des femmes. Selon le temps accordé au pilonnage, le grain sera, soit d'un beau blanc, soit rose car il garde encore sa dernière enveloppe. Ce riz là est apprécié pour son arrière goût de noisette, et il est de plus en plus recherché par les connaisseurs.

Le riz ne trône pas seulement sur les tables, mais aussi dans les proverbes et autres expressions populaires. "Décortiquer le riz au clair de lune, c'est troubler le sommeil des poules", "l'amour est comme le riz: transplanté, il repousse ailleurs", "faites comme les épis de riz: se tenir droit est bien, savoir s'incliner est mieux", et nous en passons. Comment clore notre histoire de riz autrement que par notre invite initiale: Manasa hihinam-bary!

Le "vary" marque de son empreinte le quotidien. Avec le travail, les fêtes, les repas, il rythme chaque jour. Le riz représente 70% des calories quotidiennes, chaque malgache mange du riz trois fois par jour, au petit déjeuner en potage avec des légumes verts sauvages, au déjeuner accommodé avec poivre et piment chili et au souper mélangé à du poulet cuit en ragoût, ou des œufs frits, des pois, lentilles ou feuilles pillées de manioc revenues dans l'huile. Tout en les mangeant, il boit du rano-pangu qui est une eau bouillie dans laquelle infuse de la balle de riz grillée. Le riz qui est leur récolte principale a des liens profonds avec la religion et les rituels traditionnels des sociétés villageoises.A Madagascar, toutes les variétés de riz sont vendues le même prix au marché sauf le riz rouge, le vary mena qui est beaucoup plus nutritif. Chaque paysan réserve un champ pour la culture du riz rouge pour son usage familial mais les meilleurs vary mena sont réservés aux personnes âgées et aux malades pour sa propriété reconstituante.


Communauté d'Amboasarianala, Anjozorobe - Ecotourisme autochtone

Constatant que leur forêt sacrée cédait de plus en plus le pas à sa valeur économique, les villageois se sont tournés vers l’ONG Fanamby, spécialisée dans la défense de l’environnement. Un opérateur en écotourisme, Boogie Pilgrim, a été sollicité, puis une association de guides locaux et une autre, de femmes artisanes, se sont créées. En mai 2002, le site d’écotourisme Amboasarianala voyait le jour.

Le « camp » – ainsi la communauté désigne-t-elle ce site touristique co-géré par l’ONG Fanamby et l’opérateur Boogie Pilgrim, propriétaire du domaine – est aménagé dans un paysage pittoresque de tanety (collines), d’étangs et de forêts. Une boutique d’artisanat accueille d’emblée le visiteur : nattes, sacs à main en raphia et produits du terroir, miel, écrevisses, fruits. Les cultures de manioc, de maïs et de légumes composent un horizon très varié et la faune forestière, en particulier les lémuriens et les oiseaux à plumage, est d’une grande richesse.

La forêt de Daraina dans le Nord-Est de l’île (District de Vohémar) ; celle d’Anjozorobe dans le centre, à une heure au nord d’Antananarivo, la capitale, et celle de Kirindy au cœur du Menabe dans le Moyen-Ouest (au nord de Morondava) constituent un milieu écologique unique, en raison de son importante biodiversité et son fort taux d’endémisme régional : le lémurien à couronne dorée ne se trouve qu’à Daraina. Le rat sauteur géant, la tortue plate, la mangouste et le plus petit lémurien du monde, peuplent le Menabe Central tandis qu’onze espèces différentes de lémuriens habitent la forêt d’Anjozorobe.


Lavanono Lodge

Lavanono Lodge est une bonne adresse à l'extrême Sud Ouest de Madagascar et une destination prisée par les amateurs d’écotourisme et de grands espaces. Gigi, vous invite à découvrir cette région, ses habitants et leurs traditions. Baobabs, lémuriens, tortues, baleines. Les pistes du Sud sont le paradis des amoureux de la faune endémique et selon les saisons, les conditions pour la pratique du kite, du windsurf et du surf sont exceptionnelles.

http://www.lavanono.com