vendredi 17 septembre 2010

Le Coua Huppé

Le Coua huppé fréquente les forêts primaires ainsi que les formations boisées secondaires. Cet oiseau se nourrit principalement d'insectes mais également de petits vertébrés, de mollusques, de baies et de divers fruits. Les immatures se distinguent des adultes par la zone périophtalmique très limitée, réduite à une trace bleu terne en arrière des yeux, par le bec de couleur chair, le menton, la gorge et la poitrine gris ainsi que les plumes des parties supérieures et des ailes marquées d'une tache apicale roussâtre.


jeudi 16 septembre 2010

Le rollier terrestre à courte queue

Un rollier terrestre à courte queue, endémique à Madagascar, très rare et extrêmement difficile à approcher au Parc National de Marojejy.


Nouvel An malgache (Alahamady-be) à Tananarive

Le nouvel An malgache (Alahamady-be) à Tananarive se déroule les 3 premiers jours du 1er mois lunaire. Le nouvel an malgache est tout particulièrement fêté sur les collines des hauts plateaux et notamment à Ambohimanga, la « colline bleue », où se trouve le palais du Roi.
L'alahamady-be a ses rites basés sur les 3 règles du pardon, de la purification du corps et celle de l’esprit. Il était autrefois couplé au « Fandroana » ou rite du Bain, symbolisant cette purification.

La vie traditionnelle malgache se base sur les astres et leurs rapports à la lune. Caractérisé par le Bain Royal et le culte des Ancêtres, depuis le règne de Ralambo (1575-1610), à travers tous les lieux sacrés du centre du pays, l'Alahamady-be est synonyme d'ablution et de purification. En cette période, amis et ennemis se serrent la main, fraternité et convivialité sont les maîtres mots, différends et autres rancunes sont jetés aux oubliettes…

Colline royale d'Ambohimanga : Entrée du palais des reines


Le Maki catta (Lemur catta)

Ce lémurien est l’un des mieux connus. Le Maki catta (Lemur catta) possède une vie sociale organisée et très hiérarchisée. Le maki catta vit en petits groupes, à Madagascar, sous la domination des femelles. C’est le plus terrestre des lémuriens, passant plus de la moitié de son temps à terre.

Pour cette espèce, le contact avec les semblables est essentiel. Les membres d'un groupe se toilettent mutuellement, portent beaucoup d'intérêt aux bébés de leurs congénères, se reposent ensemble durant les fortes chaleurs de midi et dorment dans les mêmes arbres la nuit.

Les lémuriens vivant en groupe sont également très territoriaux. Défendre ses terrains de nourrissage est en effet essentiel lorsque, comme eux, l'on côtoie des bandes voisines comptant de 15 à 30 individus; ces derniers auraient tôt fait de dépouiller de ses fruits un arbre laissé sans surveillance. Et quand on sait que certains n'en produisent que tous les deux ou trois ans, la perte peut être significative.

Chez le maki catta, les odeurs constituent des messages qui jouent un rôle prépondérant dans les relations sociales. On observe souvent l'animal en train de scarifier sur son passage les branches des arbres à l'aide de l'éperon corné qu'il porte sur avant-bras. Ce faisant, il dépose également les sécrétions odorantes de la glande associée. On ne sait précisément s'il s'agit d'un marquage territorial; toujours est-il qu'il intervient plus fréquemment en période de reproduction.

 C'est également durant cette période de reproduction, en avril, que l'on assiste aux combats entre mâles pour la possession des femelles fécondables. Deux prétendants se font face, la menace suprême consistant alors à frotter l'une contre l'autre les glandes odorantes situées sur le bras et l'avant-bras. Au summum de l'excitation, les protagonistes dressent leur queue enduite de sécrétions puis la dirigent vers l'adversaire en la secouant pour en projeter les effluves. Le vainqueur est celui qui parvient à imposer les siens.


Les baleines dans la baie d'Antongil

Aux environs de Juin, les premières arrivées après un périple de 5000 km sont les femelles allaitantes suivies de leur progéniture de l’année précédente. La période d’observation s’étend alors jusqu’en Septembre. Elle est d’autant plus spectaculaire que les baleines à bosse sont les plus douées dans l’art du saut ou « breaching ». Elles ont la particularité de pouvoir sortir entièrement de l’eau, la réception se faisant dans d’impressionnantes gerbes d’écume. Les baleines peuvent être vues dans les eaux de Nosy Be, Tuléar, Fort Dauphin ou Morondava, mais deux sites majeurs sortent du lot :

La baie d'Antongil qui est une importante zone de reproduction. La Wildlife Conservation Society y collabore avec les opérateurs locaux pour optimiser les initiatives de valorisation et de protection.

Sainte Maris, où l’observation commerciale ou Whale watching est bien structuré. L’Association CétaMada y proposent un encadrement scientifique des croisières aux baleines, avec explications sur le bateau et conférences le soir.


Les baobabs

L’arbre au tronc ventru et au bois mou gorgé d’eau (on l'appelle pour cela "arbre bouteille") a une allure caractéristique. Il est généralement très massif et peut atteindre 25 m de haut et plus de 12 m de diamètre avec une couronne de branches irrégulières et dépourvues de feuilles 9 mois sur 12. C’est une des explications à son appellation « l’arbre à l’envers » car il parait avoir été retourné tête en bas.

L’écorce est fibreuse, grise et lisse, quelquefois irrégulièrement tuberculée. Elle a la particularité de pouvoir se régénérer. Le bois est mou et spongieux. Le fruit (pain de singe) du Baobab se présente sous une forme oblongue d'environ 100 mm de diamètre et 200 mm de long. Il contient des graines enrobées d'une pulpe déshydratée.

Cet arbre de croissance lente est exceptionnellement longévif, on peut rencontrer des spécimens âgés de près de 2 000 ans.

L’allée des baobabs : située sur la route de Belo sur Tsiribihina, on y trouve la plus forte concentration de baobabs (Adansonia grandidieri) à Madagascar.


La maison Zafimaniry

Les Zafimaniry ou gens de la forêt sont considérés comme les architectes - sculpteurs de Madagascar. De taille relativement importante, la maison Zafimaniry est essentiellement réalisée en bois simple ou sculpté
Les Zafimaniry décorent tous les objets domestiques en bois à l'aide de gravures géométriques appelées sokitra. Volets, piliers, portes ainsi que les meubles n'échappent pas à cette tradition, offrant des architectures uniques, étonnantes et belles.
Les les maisons sont assez grandes, à pilier central et pièce unique, tout en bois : charpente aux assemblages complexes, couverte de bambou écrasé, avec une succession verticale de madriers et de planches encastrées pour les murs, et des portes et volets finement gravés.


Le riz

"Manasa hihinam-bary!" Le malgache ne vous invite pas à "déjeuner", mais à venir partager son riz. Une nuance de taille car elle traduit la place de cette denrée non seulement dans les habitudes alimentaires, mais dans la civilisation malgache elle-même.

Le riz commence son cycle de culture dans de petits carrés appelés "tanin-ketsa" où l'on sème le paddy. Dans les plaines, les parcelles sont entourées de diguettes en terre pour maintenir l'eau à un niveau constant. En pays Betsileo par contre, on reste confondu devant le spectacle pharaonique des rizières en gradins investissant le flanc des collines les plus escarpées, plantées en courbes épousant la configuration du terrain.

Ce sont les zébus qui, excités par les enfants, piétinent la boue et la ramollissent. La rizière est alors prête à recevoir les jeunes plants de riz. Cette étape d'ensemencement est appelée revorevo par les malgaches. Le travail est dur, et minutieusement réparti entre les hommes, les femmes, et les zébus.

Puis vient le moment du repiquage, travail exclusivement féminin qui mobilise une importante main d'oeuvre. Le choix du jour est fixé par les oracles, après consultation des astres et une prière permet de souhaiter et d'espérer une récolte abondante, protégée des cyclones et autres intempéries qui ravagent Madagascar de temps à autre.

La récolte se fait à l'aide d'une petite faucille. Les gerbes sont vigoureusement frappées sur une surface dure pour dégager le paddy (riz non décortiqué) lequel, une fois séché sur de longues nattes en raphia, sera confié aux mortiers et aux pilons des femmes. Selon le temps accordé au pilonnage, le grain sera, soit d'un beau blanc, soit rose car il garde encore sa dernière enveloppe. Ce riz là est apprécié pour son arrière goût de noisette, et il est de plus en plus recherché par les connaisseurs.

Le riz ne trône pas seulement sur les tables, mais aussi dans les proverbes et autres expressions populaires. "Décortiquer le riz au clair de lune, c'est troubler le sommeil des poules", "l'amour est comme le riz: transplanté, il repousse ailleurs", "faites comme les épis de riz: se tenir droit est bien, savoir s'incliner est mieux", et nous en passons. Comment clore notre histoire de riz autrement que par notre invite initiale: Manasa hihinam-bary!

Le "vary" marque de son empreinte le quotidien. Avec le travail, les fêtes, les repas, il rythme chaque jour. Le riz représente 70% des calories quotidiennes, chaque malgache mange du riz trois fois par jour, au petit déjeuner en potage avec des légumes verts sauvages, au déjeuner accommodé avec poivre et piment chili et au souper mélangé à du poulet cuit en ragoût, ou des œufs frits, des pois, lentilles ou feuilles pillées de manioc revenues dans l'huile. Tout en les mangeant, il boit du rano-pangu qui est une eau bouillie dans laquelle infuse de la balle de riz grillée. Le riz qui est leur récolte principale a des liens profonds avec la religion et les rituels traditionnels des sociétés villageoises.A Madagascar, toutes les variétés de riz sont vendues le même prix au marché sauf le riz rouge, le vary mena qui est beaucoup plus nutritif. Chaque paysan réserve un champ pour la culture du riz rouge pour son usage familial mais les meilleurs vary mena sont réservés aux personnes âgées et aux malades pour sa propriété reconstituante.


Communauté d'Amboasarianala, Anjozorobe - Ecotourisme autochtone

Constatant que leur forêt sacrée cédait de plus en plus le pas à sa valeur économique, les villageois se sont tournés vers l’ONG Fanamby, spécialisée dans la défense de l’environnement. Un opérateur en écotourisme, Boogie Pilgrim, a été sollicité, puis une association de guides locaux et une autre, de femmes artisanes, se sont créées. En mai 2002, le site d’écotourisme Amboasarianala voyait le jour.

Le « camp » – ainsi la communauté désigne-t-elle ce site touristique co-géré par l’ONG Fanamby et l’opérateur Boogie Pilgrim, propriétaire du domaine – est aménagé dans un paysage pittoresque de tanety (collines), d’étangs et de forêts. Une boutique d’artisanat accueille d’emblée le visiteur : nattes, sacs à main en raphia et produits du terroir, miel, écrevisses, fruits. Les cultures de manioc, de maïs et de légumes composent un horizon très varié et la faune forestière, en particulier les lémuriens et les oiseaux à plumage, est d’une grande richesse.

La forêt de Daraina dans le Nord-Est de l’île (District de Vohémar) ; celle d’Anjozorobe dans le centre, à une heure au nord d’Antananarivo, la capitale, et celle de Kirindy au cœur du Menabe dans le Moyen-Ouest (au nord de Morondava) constituent un milieu écologique unique, en raison de son importante biodiversité et son fort taux d’endémisme régional : le lémurien à couronne dorée ne se trouve qu’à Daraina. Le rat sauteur géant, la tortue plate, la mangouste et le plus petit lémurien du monde, peuplent le Menabe Central tandis qu’onze espèces différentes de lémuriens habitent la forêt d’Anjozorobe.


Lavanono Lodge

Lavanono Lodge est une bonne adresse à l'extrême Sud Ouest de Madagascar et une destination prisée par les amateurs d’écotourisme et de grands espaces. Gigi, vous invite à découvrir cette région, ses habitants et leurs traditions. Baobabs, lémuriens, tortues, baleines. Les pistes du Sud sont le paradis des amoureux de la faune endémique et selon les saisons, les conditions pour la pratique du kite, du windsurf et du surf sont exceptionnelles.

http://www.lavanono.com


Isalo national park

L’Isalo fait partie de la Commune de Ranohira, dans la région de l’Ihorombe. Il est à 279 Km au Sud de Fianarantsoa et à 80 km d’Ihosy. Le parc, sillonné de rivières et de leurs affluents, s’étend sur 81 540 ha. Ce massif ruiniforme est un plateau de grès continentaux datant du Jurassique. Fortement érodé, seuls des témoins morcelés par les vallées sableuses et les canyons demeurent: un spectacle vraiment exceptionnel.

Birds: Le merle de Benson (Pseudocossyphus bensoni), L’Angogo ou canard à bosse (Sarkidiornis melanotos), l’Ibis huppé de Madagascar ou Ankohoala (Lophotibis cristata) une espèce menacée..
Lemurs: Ring-tailed Lemur and the Verraux Sifaka.


Amber Mountain national park

La Montagne d’Ambre constitue un complexe d’aires protégées qui s’étend sur 23 010 ha, dont 18 200 ha pour le Parc National et 4 810 ha pour la Réserve Spéciale de la Forêt d’Ambre. C’est un massif volcanique recouvert de forêt s’étalant sur 850 à 1 475 m d'altitude. Six lacs et plusieurs fleuves et rivières sillonnent le parc.

La Montagne d’Ambre compte 1020 espèces végétales répertoriées. Les forêts de la montagne sont peuplées de palissandres, du Canarium madagascariensis ou Ramy et du Chrysophyllum, Famelona. Ces grands arbres servent dans la pharmacopée. On y trouve également fougères, orchidées, pandanus et divers palmiers qui font de la Montagne d’Ambre un creuset de diversités biologiques.

Birds: Pitta like Ground Roller, Crested Ibis, the only sight for Amber Mountain Rock Thrush, Cuckoo Roller, Souimanga Sunbird, Madagascar Buzzard, Blue Vanga, White-headed Vanga, Chabert Vanga, Tylas Vanga, Red-fronted Coua, Blue Coua, Pygmy Kingfisher, Spectacle Greenbull, White-throated Rail, Crested Drongo, Blue Pigeon, Lesser and Greater Vasa Parrot, Rainforest Scops Owl.
Reptiles: Blue-nosed Chameleon, Leaf-tailed Geckos, Big Madagascar Day Gecko, Madagascar Tree Boa and different varieties of Malagasy Tree Frogs.
Lemurs: Sanford’s Brown Lemur, Crowned Lemur, Pale Fork-marked Lemur.


La visite du parc, géré par l'Association nationale pour la gestion des aires protégées (ANGAP), s'organise autour de 18 sites constitués de cascades sacrées (Antakarana, etc.) ou de chemins à travers la forêt (Voie des mille arbres, etc.). Il existe par ailleurs une aire de pique-nique avec un gîte à proximité.


Le zébu

Le bœuf à bosse, ou zébu (omby), animal importé d’Afrique au cours du 1er millénaire de notre ère, occupe une place essentielle dans la culture malgache. Sa domestication en fait, des siècles durant, un des piliers de l’économie insulaire et de l’ordre social. Au temps des royautés, l’élevage des zébus assurait la survie du lignage (groupe se réclamant d’un grand ancêtre commun), la taille du troupeau faisait la richesse et la puissance du groupe familial et des marques d’oreilles étaient un signe de reconnaissance pour les membres de ce firazanana. Symbole de prestige, le bœuf est aussi un animal sacré, qui joue un grand rôle dans toutes les cérémonies.


La boisson traditionnelle

La boisson traditionnelle est l’eau. Les Malgaches boivent fréquemment l’eau sous forme de ranonampango. On fait bouillir l’eau dans la marmite où l’on a déjà fait cuire le riz ; les grains plus ou moins brûlés qui sont restés collés au fond donnent alors à l’eau un goût un peu amer et une couleur brun clair. On boit tiède...

On boit beaucoup de bière à Madagascar. Elle est vendue en petite bouteille (PM) de 33 cl et en grande bouteille (GM) de 65 cl. Le terme toaka désigne tous les rhums, industriels ou artisanaux. On mélange généralement du jus de canne de nombreux fruits sauvages (sakoa, nato, seva).

Besabetsa. Cette boisson est très prisée sur la côte nord-est et à Sainte-Marie, et d’une manière générale sur toute l’île. On mélange du jus de canne aromatisé avec une décoction de certaines écorces (belahy, katrafay, havozo) ou avec des fruits sauvages (angivy). Peu fermentée, elle n’excède pas 4 ou 5 degrés ; distillée, c’est un rhum qui décoiffe davantage.


Le vin de Fianarantsoa

Madagascar est un pays producteur de vins, depuis que les missionnaires ont cru bon de célébrer la messe. Les passionnés de viticulture ne résisteront pas à un parcours dans les côteaux de Fianarantsoa, d’Antsirabe ou Ambalavao, dans le pays Betsileo.
Le trembo (tchemb’) est un vin de palme que l’on boit sur la côte ; on recueille le liquide des jeunes fruits de cocotiers et on laisse fermenter.


La cuisine

Les deux plats nationaux les plus réputés sont le ravitoto, mélange de filets de viande de bœuf ou de porc avec une purée de feuilles de manioc pilées et son lait de coco (sur la côte); et le romazava (« bouillon clair »), ragoût de viande et de brèdes accompagné de tomates, de manioc et d’épices. Les brèdes désignent les feuilles d’une plante potagère (comme le potiron par exemple); ce mot, d’origine créole, provient des îles Mascareignes. On distingue les brèdes mamy, feuilles douces, et les brèdes anamalaho, plus piquantes (également nommées brèdes mafana, ou brèdes chaudes).

Les kihoza sont des tranches de viande fumée ou séchée au soleil, avant d’être consommées grillées. Les mosakily ou masikita sont des petites brochettes, servies avec des patates douces, du manioc cuit et une sauce pimentée.

La pêche est variée. Sur les marchés, vous verrez de grands thons et des requins, des crabes et des langoustes. La langouste de Madagascar est aussi prisée que celle de Cuba. Les amateurs de poisson et de fruits de mer apprécieront tout particulièrement les crabes et les crevettes, les langoustes et les homards, le thon, le requin et l’espadon, et, en sauce coco ou carry, les coquilles Saint-Jacques et les calmars.




Ifasina, pays Zafimaniry

Traverser la variété des paysages du Pays zafimaniry, puis du Pays tanala et découvrir les Besiléos est un vrai choc. Les régions se complètent, que ce soit les vallées cultivés, les hauts plateaux où règne une végétation extravagante, la traversée du corridor forestier, les cascades et les falaises vertigineuses, tout est au rendez-vous pour une exploration complète.
Les sentiers se font rares et complexes à trouver, permettant ainsi d'avoir le rare privilège de s'imprégner de cultures que peu de personnes, au regard du chemin à parcourir, ont eu la chance de côtoyer. Terre de contrastes, terre de rencontre.


Le canal des Pangalanes

De Tamatave à Farafangana, un canal s’étire le long de la côte Est de Madagascar : les Pangalanes. Long de 665 km du nord au sud, il se présente tantôt sous forme de lac de superficie très variable, tantôt en un canal étroit. Ce canal résulte de la difficulté de drainage de cette partie orientale malgache. A l’origine, il s’agissait d’un cordon de lagons peu profonds, alimentés en eau douce par les innombrables cours d’eau et abrités de la mer par une ligne de dunes côtières d’une largeur très mince, parfois quelques mètres seulement.

C’est en 1896 que le Général Galliéni décréta la construction du canal pour faciliter le transport des marchandises et exercer un contrôle administratif et militaire sur toute cette région. La construction du canal des Pangalanes consistait à relier ce chapelet de zones marécageuses entre elles.

En parcourant le canal des Pangalanes, les plantations de vanille, de café avec ses fleurs laiteuses, de cacao et de girofle, qui le bordent vous enivrent des parfums naturels et très purs. Ce canal est un miroir aquatique jonché « d’oreilles d’éléphant », parcouru par de silencieuses pirogues, des chalands de marchandises, des pêcheurs en eau saumâtre, et qui débouche sur des forêts et des villages pleins de secrets... A l’heure actuelle, le canal assure le transport de marchandises vers les villes qu’il traverse, même si la circulation est plutôt rare (1 à 2 chalands par semaine).


La pirogue et les Vezos

Un proverbe Vezo dit "Vezo nenga-daka, tsy misy raha vitany" qui veut dire un Vezo sans pirogue ne peut rien faire. Pour le Vezo, un laka est à la fois un équipement de travail, un moyen de transport et, durant leur migration, une demeure également. Les enfants se fabriquent comme jouets des pirogues en miniature.
Les Vezo utilisent une pirogue traditionnelle d'origine indonésienne témoignant des racines lointaines de l'éthnie. Taillée dans un tronc d'arbre, elle est dotée d'une voile carrée et d'un seul balancier. Ils utilisent également la goélette, voilier à gréement aurique d'origine européenne. Ils les fabriquent eux-mêmes, utilisant des techniques d'une autre siècle ou millénaire transmises par leurs ancêtres et qui ont peu évolué depuis.


Une faune et une flore uniques au monde

Madagascar était déjà séparée du continent africain il y a 65 millions d'années, lors de la grande extinction de la fin du secondaire, et la vie y reprit donc de façon locale. L'isolement biogéographique de Madagascar et la variété des climats et reliefs y ont favorisé le développement d'une faune et d'une flore uniques au monde, en partie endémique (dont par exemple l’hapalémur gris du Lac Alaotra (Hapalemur alaotrensis), unique primate au monde à vivre dans des roseaux).


La sculpture Mahafaly

Encore aujourd'hui, Madacascar se singularise avec talent dans l'art du bois, qui s'enracine dans les traditions des peuples de la forêt. Ébène, bois de rose, palissandre, espèces connues et inconnues ont fourni le matériau principal à l'architecture jusqu'au XIXe siècle, aux sculptures ornant les tombeaux, dans le sud, au pays mahafaly, au bois de lit taillé aux ciseaux dans la région d'Antananarivo ou à la marqueterie d'Ambositra. Les masques sculptés dans le palissandre massif ou le bois de rose sont introuvables maintenant. Ils représentaient les différents types morphologiques des clans et des tribus. Cet art a disparu. On trouve encore des masques mahafalys dans le sud qui se rapprochent de l'art africain (ils sont creux et peints). Les boîtes à miel en forme de zébu ou les boîtes en bois vieilli aux dessins géométriques ont également presque disparu. Les motifs géométriques employés dans tout l'artisanat malgache (bois ou orfèvrerie) se réfèrent à un langage de signes dont la signification est malheureusement perdue. Si on ne compte plus de sculptures de masques, des artisans exposent encore des personnages en bois peint, habillés de tissus colorés et qui représentent différentes activités de la vie quotidienne.


Le Famadihana

La vie des vivants est régie par les "fady" (interdits instaurés par les ancêtres).
Quand le devin donne le signal, le clan familial décide de commencer la cérémonie dite du Famadihana ("retournement des morts"). Exhumé quelques années après son décès, le défunt momifié est d’abord porté en procession avec un cortège de musiciens. Puis, les ossements, après une toilette rituelle, sont enveloppés dans des lambas traditionnellement en soie naturelle. La fête marque le retour définitif des ancêtres (les "razana") parmi leurs descendants dont ils deviendront les protecteurs.
Il s’agit bien d’une fête. La liesse est de règle. Les pleurs et les lamentations proscrites, on mange, on boit du rhum, on danse. Le repas traditionnel est le "vary be menaka", du riz avec de la viande grasse (avec beaucoup de graisse, parfois on ajoute de la viande de porc à la viande de zébu). La famille organisatrice peut même préparer des tenues spéciales pour bien marquer la fête. Cette coutume propre à certaines tribus de Madagascar est aussi une occasion de rassembler la famille élargie et l’occasion de rencontrer les personnes qui préservent les relations en répondant à l’invitation et apportant une contribution, habituellement financière.